LE DRAME DE L'ELLIS PARK
L'Afrique du Sud s'est réveillée le 13 avril 2001 écrasée par la douleur et l'incompréhension. Tout un pays a assisté, par l'intermédiaire de la télévision à l'évènement sportif le plus meurtrier du pays. On se demande encore comment une simple rencontre de football opposant les Kaiser Chiefs aux Orlando Pirates a pu de nouveau générer une telle horreur. Quelques heures après la tragédie de l'Ellis Park qui a provoqué la mort de 43 personnes et l'hospitalisation de 155 autres, la colère était palpable dans tout le pays. On peut se poser plusieurs questions :
Pourquoi, comme toujours en Afrique du Sud, les places ne se sont-elles vendues qu'au stade, ce qui provoque des embouteillages humains monstrueux le jour des matches très importants?
Pourquoi un tel évènement entre les 2 meilleures et plus populaires équipes de Johannesburg s'est il disputé à l'Ellis Park (60.000 places) et non pas au FNB Stadium (100.000 places) ?
Pourquoi alors que le stade était plein une heure avant le coup d'envoi, les organisateurs n'ont ils pas lancé d'appels à la radio pour stopper la horde de supporters venus de la ville toute entière?
Pourquoi les 200 policiers et les 1200 agents de sécurité se sont ils laissé déborder si rapidement ?
Il est 20H17 en ce mercredi soir, 17 minutes après le coup d'envoi lorsque la rencontre opposant les Kaiser Chiefs aux Pirates est enfin interrompue. 17 minutes pendant lesquelles ni les joueurs, ni l'arbitre, ni la plupart des spectateurs ne se sont rendu compte que se déroule un drame terrible. Un journaliste explique : "l'ambiance était depuis longtemps électrique. Soudain, alors que les Pirates venaient d'égaliser, une énorme vague a déferlé que le virage Est. Sur le coup, tout le monde a été saisi de voir et d'entendre ce qu'il se passait."
Près de 60.000 personnes sans ticket venues pour la plupart de Soweto situé à une heure de route, tentent alors selon la police de forcer les portes du stade. Le flot est ingérable. Un moment, la horde est parquée derrière les barrières ou des barbelés. La police, non avare en gaz lacrymo, et les gardes de sécurité paniquent et laissent passer la foule par accès 4, 5 et 6 de la tribune Est. "Que vous ayez ou non un billet, passez par cette voie" s'exclame un agent. Dés lors, un flux meurtrier s'avance vers les spectateurs assis à m'intérieur du stade. Les joueurs et l'arbitre se rendent alors compte que le stade est au bord du chaos. Les corps piétinés ou écrasés s'amoncellent sur le terrain. 30 minutes plus tard, des organisateurs et des ministres sud-africains prennent le micro pour appeler le public au calme. Il est trop tard...
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